Exploitation en Europe
Dans une lettre ouverte adressée au gouvernement britannique et publiée dans le Financial Times, 25 économistes pressent Londres de soutenir l’exploitation du gaz de schiste. Selon eux, il s’agit d’une opportunité énergétique et économique à ne pas rater.
Longtemps attentiste vis-à-vis du gaz de schiste, la Russie s’apprête à passer à la vitesse supérieure et se lancer dans l’exploitation de ses réserves, situées principalement en Sibérie occidentale. Jusqu’à 360 milliards de barils seraient disponibles.
La compagnie pétrolière russe Gazprom Neft a annoncé avoir signé un accord de partenariat avec le Français Schlumberger afin d’exploiter les réserves en gaz de schiste situées dans l’ouest de la Sibérie.
Dans un entretien donné aux Echos, Paolo Scaroni, patron de la compagnie pétrolière italienne ENI, revient sur les défis énergétiques européens et sur les positions divergentes concernant le gaz de schiste. Selon lui, pour faire face à ses problèmes de compétitivité, l’Europe ne peut faire l’économie de ce gaz non conventionnel.
Selon l’économiste en chef et directeur de l’économie globale de l’énergie de l’Agence Internationale de l’Energie, le gaz de schiste ne sera pas à l’origine d’une révolution énergétique semblable à celle des Etats-Unis.
Le premier ministre britannique David Cameron s’est engagé à rapatrier des milliers d’emplois depuis les pays low-cost asiatiques au Royaume-Uni alors que le pays est en train de développer son industrie de gaz de schiste.
Des gisements de gaz de schiste existent en Europe et sont répartis sur plusieurs bassins. On compte le Danemark, la Suède et l’Angleterre au Nord, dans le Centre l’Allemagne et Autriche. A l'Est, on dénombre la Pologne, l’Ukraine, la Bulgarie, la Hongrie et la Roumanie. Enfin la France et l’Espagne regroupent les réserves du bassin sudiste de l’Europe.
De nombreux pays ont déjà choisi d’exploiter leurs gisements, tandis que d’autres ont gelé toute exploration, attendant le résultat d’études scientifiques sur l’impact environnemental plus poussées.
Parmi tous les pays cités, c’est la Pologne qui fait figure de moteur européen pro-schiste et a fait de l’exploitation de son bassin une priorité dans ses enjeux énergétiques, malgré ses étroites relations avec la Russie, propriétaire d’immenses ressources minières. Les Polonais envisagent même une exploitation commerciale de ses gisements à l’horizon 2014.
En France ou en Bulgarie, l’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique est interdite, alors que, dans le même temps, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont connu des problèmes de pollution après des forages. Ce sont les raisons d’une éternelle remise en cause de ces explorations, mais il n’existe aujourd’hui pas de directives globales de la part des institutions européennes qui établissant un quelconque code minier européen.