Exploitation en Europe
Le gouvernement espagnol vient de décider d’opter pour la fracturation hydraulique, afin de relancer son indépendance énergétique. Et ce malgré de nombreuses oppositions, dont la Catalogne.
Ineos, basé en Suisse et premier groupe chimique en Angleterre, va investir près d'un milliard de dollars (800 millions d'euros) dans la recherche de gaz de schiste au Royaume-Uni et en Écosse. L'entreprise rêve de reproduire la révolution énergétique qui a récemment eu lieu aux États-Unis. Et de voler au secours de l'industrie britannique.
Alors que les relations entre la Russie et l’Occident se sont particulièrement tendues depuis l’arrivée de troupes russes en Crimée, la question de la dépendance énergétique de l’Europe revient avec force et met une nouvelle fois le gaz de schiste au centre du jeu.
Mardi 11 mars, le Premier ministre polonais Donald Tusk a officialisé le projet d’exonérer d’impôts les compagnies pétrolières productrices de gaz de schiste. Une décision forte visant à favoriser l’indépendance énergétique polonaise.
Alors que des suspicions de malversations de la part de Viktor Ianoukovitch ont été rendues publiques, Pavlo Sheremeta, ministre ukrainien des Affaires économiques, l’a assuré : l’accord avec le Néerlandais Shell pour l’exploitation du gaz de schiste est toujours d’actualité.
D’après Cuadrilla, qui explore les sous-sols du nord-ouest de l’Angleterre, les ressources en gaz de schiste pourraient être beaucoup plus importantes que prévu. Le Royaume-Uni disposerait en effet de 330 trillions de mètres cubes, soit une augmentation de 50 % par rapport aux dernières estimations.
Des gisements de gaz de schiste existent en Europe et sont répartis sur plusieurs bassins. On compte le Danemark, la Suède et l’Angleterre au Nord, dans le Centre l’Allemagne et Autriche. A l'Est, on dénombre la Pologne, l’Ukraine, la Bulgarie, la Hongrie et la Roumanie. Enfin la France et l’Espagne regroupent les réserves du bassin sudiste de l’Europe.
De nombreux pays ont déjà choisi d’exploiter leurs gisements, tandis que d’autres ont gelé toute exploration, attendant le résultat d’études scientifiques sur l’impact environnemental plus poussées.
Parmi tous les pays cités, c’est la Pologne qui fait figure de moteur européen pro-schiste et a fait de l’exploitation de son bassin une priorité dans ses enjeux énergétiques, malgré ses étroites relations avec la Russie, propriétaire d’immenses ressources minières. Les Polonais envisagent même une exploitation commerciale de ses gisements à l’horizon 2014.
En France ou en Bulgarie, l’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique est interdite, alors que, dans le même temps, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont connu des problèmes de pollution après des forages. Ce sont les raisons d’une éternelle remise en cause de ces explorations, mais il n’existe aujourd’hui pas de directives globales de la part des institutions européennes qui établissant un quelconque code minier européen.