Exploitation en Europe
Selon le rapport d'étape présenté jeudi 6 juin par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) « la technique de la fracturation hydraulique a été utilisée de façon répétée en France au cours des dernières décennies, sans qu'aucun dommage n'ait été signalé. »
Plusieurs spécialistes s'y attendaient : les prochaines élections allemandes prévues pour le 22 septembre prochain auront entraîné un arrêt temporaire sur le projet de loi pour l'exploitation du gaz de schiste dans le pays. Une manière de ne pas se mettre à dos les écologistes, très puissants en Allemagne.
La compagnie pétrolière iGas qui s'est lancée dans l'exploitation du gaz de schiste au Royaume-Uni a annoncé une estimation à la hausse des réserves concernées par ses permis d'exploitation. La marge de gaz de schiste récupérable reste néanmoins très large.
La technique de fracturation hydraulique est souvent critiquée pour la possible pollution des nappes phréatiques qu'elle impliquerait, et ce malgré l'absence de données certaines sur le sujet. La guilde des brasseurs de bière allemands s'inquiète à son tour d'une possible extraction des gaz de schiste dans leur pays.
Le premier ministre Tchèque, Petr Necas, a déclaré hier mercredi 22 mai après le sommet européen sur l'Energie qui se tient à Bruxelles que l’exploitation du gaz de schiste en République Tchèque n'était pas à l'ordre du jour.
La Compagnie nationale de holding de l'Uzbekistan va commander une installation de traitement d'huile de schiste basé sur le gisement de Sangruntau pour fin 2015.
Des gisements de gaz de schiste existent en Europe et sont répartis sur plusieurs bassins. On compte le Danemark, la Suède et l’Angleterre au Nord, dans le Centre l’Allemagne et Autriche. A l'Est, on dénombre la Pologne, l’Ukraine, la Bulgarie, la Hongrie et la Roumanie. Enfin la France et l’Espagne regroupent les réserves du bassin sudiste de l’Europe.
De nombreux pays ont déjà choisi d’exploiter leurs gisements, tandis que d’autres ont gelé toute exploration, attendant le résultat d’études scientifiques sur l’impact environnemental plus poussées.
Parmi tous les pays cités, c’est la Pologne qui fait figure de moteur européen pro-schiste et a fait de l’exploitation de son bassin une priorité dans ses enjeux énergétiques, malgré ses étroites relations avec la Russie, propriétaire d’immenses ressources minières. Les Polonais envisagent même une exploitation commerciale de ses gisements à l’horizon 2014.
En France ou en Bulgarie, l’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique est interdite, alors que, dans le même temps, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont connu des problèmes de pollution après des forages. Ce sont les raisons d’une éternelle remise en cause de ces explorations, mais il n’existe aujourd’hui pas de directives globales de la part des institutions européennes qui établissant un quelconque code minier européen.