Environnement
Les récentes levées de boucliers à l'encontre du gaz de schiste ont le mérite de pointer du doigt un aspect crucial de l'activité. Car si elle est indéniablement génératrice de retombées massives en termes de création d'emplois, d'indépendance énergétique et d'entrées de capitaux notamment, il n'en demeure pas moins vrai que la profession doit faire face à des défis environnementaux de taille afin de pérenniser le filon. Etat des lieux.
Lors de la Conférence Mondiale du Gaz qui s'est tenue récemment à Paris, le patron de la multinationale Exxon Mobil Corporation a rappelé combien la production de gaz de schiste permettait de jouer bénéfiquement en faveur du climat. Un message que les pays européens ne manqueront pas d'entendre tant leurs réserves en gaz de schiste sont conséquentes.
Le pays a récemment vu se dérouler la première journée d'étude sur la protection de l'environnement dans le développement du gaz de schiste. L'Association Algérienne de l'Industrie du Gaz (AIG), organisatrice des rencontres, marque par là ses préoccupations quant à une exploitation du gaz de schiste respectueuse de l'environnement.
Malgré le formidable levier de croissance que l'exploitation du gaz de schiste a engendré dans le pays, les Etats-Unis empruntent désormais la voie de la préservation de l'environnement. Une nouvelle direction est prise car le pays souhaite diminuer de 40% les émissions de méthane d'ici 2025.
Longtemps douchés par une forme de "terrorisme intellectuel", selon la formule d'Arnaud Montebourg, les espoirs de voir un jour la France se lancer dans l'exploration du gaz de schiste se raniment peu à peu, sous l'impulsion d'un ministre du Redressement productif déterminé à promouvoir une technique expérimentale.
Alors que les gaz de schiste permettent aux États-Unis de se rapprocher de l’indépendance énergétique, les spécialistes précisent que ce n’est pas le seul bénéfice des gaz de schiste dans le pays ; ils auraient également un impact dans un domaine plus surprenant, celui des smart grids.
Comme toute captation de ressources naturelles (regardez les débats autour des mines de charbon, autour de l’uranium, du pétrole, et sans rester sur des sujets énergétiques, de l’or, du bois ou même de certaines formes d’agricultures), l’exploitation et l’extraction du gaz et de l’huile de schiste obéit à la règle et laisse une place juste et nécessaire aux critiques et proposition des chercheurs, scientifiques, associations et responsables politiques locaux et nationaux en vue d’adapter le fonctionnement de cette industrie au bon respect de l’environnement.
Les débats environnementaux animés par les ONG, les associations et les mouvements écologistes sont animés dans de nombreux pays, principalement aux Etats-Unis, au Canada, en France et en Afrique du Sud. Ils prennent différentes formes : concertation tripartite entre les autorités gouvernementales, les industriels et les environnementalistes, pétitions, manifestations, collaborations étroites…
De nombreuses études scientifiques nationales ou indépendantes viennent enrichir le débat et seront détaillés sur le site LeGazdeSchiste.fr. Le point d’achoppement entre entreprises gazières et pétrolières et les personnes en charge de la protection de la nature et de l’environnement contre toute forme de pollution se focalise principalement sur la technique de fracturation hydraulique.